Le Petit Entrepreneur #1 - Se lancer, c'est dur !

Le Petit Entrepreneur #1 - Se lancer, c'est dur !

Entreprendre, c'est dur !

En tout cas, c'est ce qu'on me répète depuis longtemps.

Entre les taxes, les cotisations, les charges diverses et variées, les réglementations à l'humeur variable, l'envie de se lancer semble être une idée risquée.

Mais elle ne devrait pas être considérée comme un risque insurmontable pour autant.

S'il vous est déjà venu en tête de monter votre propre structure, c'est qu'à un moment, vous aviez envie de faire les choses à votre façon, que quelque chose devait exister ou être fait autrement. Ce fameux moment où les "et si" fusent dans votre tête :

  • "Et si on arrêtait de gérer les choses comme avant ?"
  • "Et si on réorganisait notre façon de penser ?"
  • "Et si on faisait juste autrement ?"
  • "Et si on construisait ça ?"

Le changement, il n'est pas maintenant. Il ne l'a jamais vraiment été et ne le sera jamais car il fait peur. Changer, c'est sortir de sa zone de confort, sortir d'une situation pour aller vers une autre, peut-être meilleure, mais peut-être pire.

Peu de gens sont prêts à changer s'ils ne sont pas sûrs d'aller vers du "mieux". Qu'est ce que le "mieux" ? C'est une autre question...

J'ai 26 ans, et depuis que j'ai mis le pied dans le monde du travail - à 15 ans, à ramasser des fraisiers et autres aromatiques pour payer mon premier PC - j'ai senti que les choses n'allaient pas vraiment. Que quelque chose clochait, sans pour autant mettre le doigt dessus. Un malaise quoi.

Au début, j'étais dans une petite entreprise familiale, où les patrons étaient à l'écoute, et appréciaient le travail effectué par leurs employés. C'était pas évident, mais au moins, c'était convivial.

Puis les patrons sympas sont partis et on est passés à la case au dessus. La case où le rendement était plus important que celle du bonheur des employés. La convivialité et l'écoute avaient foutus le camp, remplacées par des quotas.

C'était le monde du travail tel qu'il m'a été présenté par mes parents. Celui où chaque personne a sa place, et où si t'es pas aux commandes, t'obéis parce qu'on t'écoutera pas. Et ça sert à rien de se battre de toutes façons hein, pourquoi se battre quand on sait que ça va rien changer ?

Sauf que moi, bah j'avais pas envie d'obéir bêtement. Caprice d'ado me-direz vous, sauf que le caprice, il a duré.

A 20 ans, j'étais auto-entrepreneur, et à 23, cogérant d'une SARL. Avec toujours le même objectif : Faire les choses différemment.

L'auto-entreprise, ça allait, tout est plus ou moins simplifié pour que vous puissiez exercer sans trop trop vous inquiéter. Vous devez juste prendre en compte qu'un pourcentage de votre CA va partir (environ 25%) et que ça prend tout en compte (Cotisations, RSI, Impôt sur le revenu...). Bref, ça se passe plutôt bien.

Je reviendrais probablement sur cette période plus tard pour détailler l'auto-entrepreneuriat, dans des cas concrets. Surtout que cela a un peu changé depuis !

Une fois passé en SARL, c'est devenu un peu plus compliqué. L'administratif est plus conséquent, vous avez des frais plus importants (comptable, assurance...) et vous devez gérer votre temps le plus efficacement possible.

Ce sera d'ailleurs votre principal problème. Eh oui, vous allez réclamer des journées de 48h, pour pouvoir abattre la montagne de boulot qui se dresse devant vous. Mais c'est un faux problème, vous avez de l'ambition et des idées à revendre et c'est une bonne chose ! On en reparlera, promis ;-)

Cela fait plus de deux ans ! De l'eau a coulé sous les ponts, on a beaucoup appris, on s'est plantés aussi, plusieurs fois. Ça n’empêche que la première année est plutôt positive - on est toujours là ! - et la seconde ? Meilleure que la première ! Et la 3ème ? Pfulala on le sent bien. C'est pas Facebook, mais c'est notre fierté à nous. On construit à notre rythme, à notre convenance en faisant de notre mieux, en s'améliorant, et en rêvant un peu plus pour le lendemain.

Plusieurs choses importantes à accepter avant de commencer quoique ce soit :

La patience

Cela vaut pour tout le monde, et surtout en France. Notre pays, il est lent. Il est mou. Il fait les choses à la vitesse d'un escargot qui a pas envie de vivre. Cela est dû à plein de paramètres que l'on ne va pas expliquer ici mais c'est un fait, et vous allez devoir apprendre à faire avec.

"Rome ne s'est pas construite en un jour", et votre succès non plus. Même une bonne idée nécessitera du temps pour arriver à maturité, pour qu'elle mijote suffisamment longtemps dans votre crâne pour que de l'idée, on passe à du concret.

Quand vous commencez, acceptez les règles de votre administration. Vous en plaindre ne vous fera pas avancer.

Accepter les échecs

L'élément important ici, c'est pas qu'on est toujours là, non. C'est qu'on s'est plantés à maintes reprises.

Certes, y'a pas mort d'homme, donc c'est des "petites" erreurs, mais dès lors que vos erreurs impactent d'autres personnes, et qu'elles touchent ce en quoi vous croyez, ce en quoi vous mettez tout votre temps et votre énergie alors chaque erreur a la tronche d'un Goliath boosté au stéroïdes.

La clé du succès, c'est l'échec, et c'est pas les "successful people" qui vous diront le contraire.

Bill Gates a abandonné ses études et a fait faillite avant de fonder Microsoft, Walt Disney s'est fait viré pour "manque d'imagination", Steve Jobs s'est vu expulsé de sa propre boîte, bref, vous avez compris, on ne manque pas d'exemples !

L'échec est une nécessité pour la réussite, car cela vous remettra plus en question que vos succès et vous permettra de vous adapter et de grandir.

La persévérance

Entreprendre, c'est avant tout avoir envie de créer quelque chose qui dépasse sa propre personne et son propre entourage. Beaucoup de gens voient l’entreprenariat comme une voie facile vers l'argent, et la perspective d'une vie confortable, mais on se rend vite compte que ça ne suffit pas.

C'est votre conviction qui sera le moteur de votre réussite, et pas la carotte de l'argent.

Comme indiqué dans le point 1, votre patience sera mise à rude épreuve, et probablement vos finances si vous vous lancez sans véritablement de fonds (on en parlera aussi de ça).

Un "je ne sais quoi" ?

Vous dire exactement ce qui m'a poussé à créer ma propre structure ? Je ne le sais pas moi-même.

C'est un sentiment assez particulier, je n'ai jamais eu envie de rentrer dans un moule, de faire comme tout le monde, et tenter le coup me prouve que c'est possible. Les choses évoluent, les perspectives également, mais l'intention de base persiste.

Il est possible que cette structure cède un jour, mais je suis certain qu'une autre ressortira de cette expérience avec la même intention.

En tout cas, si un jour, vous avez eu le feeling qu'une idée pouvait être concrétisée, n'ayez pas peur et lancez-vous !
Il n'y a rien de pire que les regrets, et ce n'est pas une fois à la retraite qu'on pourra commencer les grands travaux.

Ça sera dur ? Oui.
Ça sera long ? Probablement.
Succès garanti ? Hélas non.
Ça en vaut la peine ? Si vous y croyez sincèrement : OUI.

Prenez vos décisions et votre vie en main, vous serez surpris du chemin que vous pouvez accomplir.
Croyez-en vos rêves, et qui sait ? Un jour peut-être ils se réaliseront :)

A très bientôt pour la suite de l'aventure !

Julien Thirion

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