Débuter sa carrière en tant que développeur
Il faut trouver un job pour avoir de l’expérience, et de l’expérience pour avoir un job. On a tous vécu les débuts difficiles où l’on doit mettre en valeur le peu de choses que l’on a fait.
Nous sommes à une époque où le métier est très demandé car toute entreprise a des besoins diversifiés en matière de développement informatique. Le marché est en plein essor depuis une dizaine d’années et il le restera probablement pendant encore un moment.
Cela a permis à de nombreuses formations et écoles d’émerger, proposant un ensemble de cours et de diplômes, tout autant variés. Tellement variés que l’on se demande parfois quelles sont les différences.
Toutefois, nombreux sont vos concurrents, et arriver à se différencier n’est pas chose aisée quand vos interlocuteurs ne sont pas techniques !
Découvrons ensemble les questions récurrentes liées au métier de développeur d’applications et quelques astuces pour vous aider à trouver votre voie.
Ces conseils sont valables sur le marché du développement informatique français. Cependant, le monde de l’informatique étant assez uniforme, ces conseils sont également applicables dans les autres pays.
Choisir son cursus
Comme on l’a dit, il existe désormais un très grand nombre d’écoles enseignant le développement informatique.
Toutefois, en France, si vous optez pour les écoles publiques, c’est assez limité. Il existe quelques BTS (SIO et SN) et cursus universitaire, mais ils restent génériques.
Le BTS SIO est orienté développement, tandis que le SN est orienté réseau. Ils se répartissent à peu près à 50/50 entre cours d’informatique et cours généraux, et ils incluent 10 semaines de stage (4 la première année, 6 la seconde).
Niveau cursus universitaire, les deux premières années fonctionnent à peu près comme le BTS, puis c’est le schéma classique Licence/Master/Doctorat, si vous êtes prêts à aller jusque là :).
Ensuite viennent les instituts privés, qui proposent des formations focalisés sur les métiers du développement informatique. Conformément à la loi du marché, elles sont très demandées et donc coûtent plutôt cher (de 6k à 15k€ par an). Il est souvent possible de les faire en alternance, pour peu que vous trouviez une entreprise.
Elles ont l’avantage de proposer une plus grande proportion de cours techniques, avec des intervenants issus du monde professionnel.
Toutes les écoles privées vous vendront un réseau d’entreprises partenaire chez qui votre profil circulera pour vous aider à trouver une alternance. Ne comptez pas vraiment dessus car les entreprises restent assez méfiantes quand il s’agit des contrats d’alternance, malgré les partenariats avec les écoles.
C’est mieux que rien, on est d’accord, mais ne choisissez pas une école en particulier pour ça. Aucune école n’est en mesure de pouvoir vous garantir un contrat pro.
La théorie montre donc que les écoles privées vous préparent mieux à la vie active que les écoles publiques. C’est globalement vrai, même si c’est loin d’être constant et parfait.
Les écoles privées, comme dans les autres secteurs, vous donnent accès à un réseau de professionnels et d’offres d’emplois, plus ou moins exclusives.
C’est d’ailleurs bien souvent la raison des tarifs de ces écoles, vous n’achetez pas tant les cours que le carnet de contacts. Les diplômes ont la même valeur et la qualité des cours données ne varie pas suffisamment pour que cela soit significatif au niveau du marché.
Du coup, entre plusieurs personnes disposant du diplôme “Ingénieur en développement informatique”, c’est parfois difficile de faire la distinction tant les écoles et formations existantes convergent.
Spécialisation
Les écoles ne permettent donc pas de se distinguer. Soit.
La majorité des cours vous donnent cependant les compétences pour vous spécialiser et apprendre des technologies spécifiques. Bien souvent, on vous aura même imposer un certain framework ou une certaine librairie en vogue dans le cadre d’un projet, pour vous donner un aperçu de ce qui vous attend.
Bon, il y a tellement de systèmes existants qu’il est improbable de vouloir tous les maîtriser. Il va donc falloir choisir, en fonction du marché mais aussi de vos affinités personnelles.
- Primo, identifiez ce que vous voulez créer. Sites Internet, applications mobiles, logiciels, cela limitera déjà le panel de langages et de frameworks !
- Secundo, choisissez la partie sur laquelle vous voulez travailler. On les distingue en deux : Backend / Frontend. Grossièrement, le backend concerne les parties “serveur” tandis que le frontend concerne les parties “client”.
- Tertio, en fonction du marché et des offres d’emploi, choisissez finalement un framework à maîtriser, ça peut être Symfony pour du PHP, Vue pour du JS.
Choisir un framework sur lequel bosser n’a pas vraiment d’importance au final, car si vous en avez maîtriser un, vous pouvez apprendre à en utiliser un autre. Les logiques de développement se rapprochent d’un raisonnement scientifique, il n’y en a pas 50 à comprendre.
C’est essentiellement une question de syntaxe, rien d’insurmontable :)
Projets personnels
On le répète souvent, et le développement ne fait pas exception : rien ne remplace la pratique.
Pour maîtriser des langages ou des frameworks, vous avez besoin d’idées concrètes. Tous les tutoriels existants sur le net vous feront faire des projets basiques, mais complets, comme des blogs.
Toutefois, si vous pouvez trouver des projets plus personnels, c’est une meilleure idée car vous vous distinguerez d’autant plus et serez bien plus capables d’en expliquer les subtilités.
N’ayez pas peur des idées qui pourraient ne pas avoir l’air crédible. Tout ce qui compte, c’est d’avoir un portfolio représentant ce que vous savez réellement faire.
Les contenus, médias, concepts… Tout ça ne compte pas lors d’un entretien - tant que ça reste politiquement correct disons.
Une fois transposée pour les besoins d’un client, c’est la technologie employée qui restera dans la tête de votre interlocuteur.
Pour vous donner une idée, j’ai présenté un site de collection de cartes Pokemon et une sorte d’encyclopédie sur le jeu vidéo Wakfu (par les créateurs de Dofus) à un entretien. Cela a bien plus fait son effet que mes expériences, se résumant à 2 stages pendant mon BTS.
Cibler les entreprises
On pourrait croire que pour un premier job, on devrait prendre le premier truc qui vient, mais il se trouve que dans le secteur du développement informatique, on est un peu plus chanceux.
En effet, la demande est si forte que l’on peut se permettre d’être exigeant et de cibler le type et la taille d’entreprise que l’on souhaite, en fonction de ses affinités.
En soit, il n’y a que trois types d’entreprises pour lesquelles postuler : une grande firme disposant d’un service IT, une agence de communication ou une SSII.
Intégrer un service IT est probablement la façon la plus classique d’avoir une carrière. Vous allez faire votre boulot et grimper les échelons avec le temps, jusqu’à potentiellement devenir DSI.
L’agence de communication est généralement bien plus petite, à échelle humaine disons. Il existe des grandes agences avec plusieurs dizaines d’employés, mais la majorité ne dépassent pas les 10 employés. Si vous préférez un environnement plus convivial et plus de responsabilités, vous devriez cibler ce type d’entreprises.
Si vous optez pour une SSII, c’est à mi-chemin entre les deux. Votre entreprise va vous placer chez des clients, pour qui vous allez réaliser des projets plus ou moins variés. C’est toutefois un peu la loterie et il est difficile d’anticiper ce sur quoi vous allez tomber.
On ne parlera pas ici de salaire. Il existe bon nombre de grilles salariales vous présentant ce à quoi vous pouvez prétendre, en fonction de vos compétences et de votre expérience, mais soyons honnêtes, cela ne reflète jamais la réalité, uniquement des moyennes.
Vous pouvez très bien décrocher un premier job au SMIC comme à 50k, tout cela est très contextuel et pour une première expérience, il est - selon moi - préférable de se focaliser sur un poste plus formateur que rémunérateur. C’est un bien meilleur investissement pour votre carrière.
Freelance ?
Et au final, ne serait-il pas mieux de se lancer directement à son compte et de créer sa propre première expérience ?
Si vous avez des potentiels clients, je ne peux que vous le recommander. C’est probablement la voie la plus complexe (voir nos articles sur le Petit Entrepreneur) mais c’est la plus formatrice ! Vous allez développer tellement de compétences que toutes les futures offres d’emploi seront possibles pour vous.
Vous allez également vous développer un réseau assez rapidement, les relations entre clients et prestataires sont aujourd’hui bien plus saines et égalitaires que celles entre employés et employeurs, qui subissent insidieusement le poids de la hiérarchie.
Notez également la possibilité de vous faire embaucher par un de vos clients, ou par une autre entreprise, intéressée par votre panel de compétences et votre réseau.
Seul bémol, il est improbable d’être focalisé sur la technique dans cette voie. Si votre volonté est de vous concentrer sur l’aspect technique du développement, sans toucher aux autres secteurs (design, relation client, gestion de projet), il est bien plus pertinent d’être salarié dans une entreprise.
Voilà pour ces quelques points pour débuter sa carrière en tant que développeur informatique ! Il y a beaucoup à dire sur le sujet, comme pour chaque secteur mais on espère que cela répondra à quelques unes de vos interrogations.
Gardez en tête que le marché joue en votre faveur en ce moment, et qu’il y a beaucoup plus d’offres que de candidats. Le turn-over étant très important, notamment dans les SSII, les entreprises spécialisées sont toujours à la recherche de nouveaux profils.
Soyez ouvert et versatile. S’enfermer dans un CDI n’a pas de sens quand vous pouvez retrouver facilement un autre travail, plus intéressant.
Tout n’est qu’une question de timing et d’opportunités dans une carrière, et aujourd’hui, il n’y a aucun risque à démissionner en tant que développeur informatique donc profitez-en :)
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